Acronymes de moins en moins anonymes ORU – FOGAR – SAT

André D. Beaudoin
Secrétaire général
UPA Développement international
ORU FOGAR… de quoi parle-t-on ici? De l’Organisation des régions unies (ORU) dans un Forum global d’associations de régions (FOGAR) du monde. Ce dernier se veut un réseau international croyant à l’autonomie politique et réclamant davantage de pouvoirs pour les territoires. Le réseau défend l’idée qu’une plus grande décentralisation devient de plus en plus pertinente, nécessaire et primordiale.
La mondialisation, telle que pratiquée actuellement, s’accompagne, voire exige, une perte de souveraineté nationale et, par conséquent, les citoyens se désintéressent des pouvoirs publics. Toutefois, l’ORU le FOGAR porte l’espoir d’une réappropriation citoyenne. Du fait de leur proximité, les gouvernements locaux sont mieux adaptés pour faire renaître une véritable démocratie au service des populations et de leurs réalités quotidiennes.
Alors les SAT, quel intérêt pour l’ORU le FOGAR? Ce sont les systèmes alimentaires territorialisés (SAT). Un nouveau concept? Pas vraiment. Les labels, les produits d’origine, les appellations contrôlées, les kiosques de vente à la ferme ainsi que les marchés publics font partie des SAT. Il en va de même pour les systèmes de gestion de l’offre. Vous me direz que c’est un fourre-tout… Pas si l’on comprend le sens de la démarche. Les SAT s’appuient sur la volonté du milieu à créer des liens structuraux entre l’agriculture et l’alimentation. Ils ne signifient pas l’autosuffisance alimentaire et pas davantage la souveraineté alimentaire. Cependant, ils sont des systèmes alimentaires prenant en considération les territoires et leurs biodiversités, la gouvernance territoriale et les intérêts de l’ensemble des acteurs du milieu.
Que l’ORU FOGAR s’intéresse à ces systèmes est naturel. Que nos élus locaux s’y intéressent serait également naturel. Il va sans dire, nous, citoyens et agriculteurs du Québec, avons intérêt à suivre le parcours de ces acronymes.
D’ailleurs, nous sommes assez bien placés pour le faire. En effet, la Coalition de la souveraineté alimentaire du Québec, la Chaire sur la diversité et la sécurité alimentaire du Québec, UPA DI et l’UPA sont, à la fois, des organismes interreliés et des acteurs participant à l’évolution des SAT. À Turin en Italie, le 15 octobre dernier, dans un panel sur le sujet, le Québec a fait très bonne figure. Comme quoi le « territoire » est vaste pour soutenir l’agriculture du terroir.