Beau temps, MAUVAIS TEMPS

Hélène Jolette
Secrétaire générale adjointe
UPA Développement international
Depuis quelques décennies, les changements climatiques transportent leurs lots de casse-tête. Perturbations des saisons et écart drastique de la pluviométrie courent sur toutes les lèvres. Ces changements sont encore plus menaçants pour les agriculteurs des pays du Sud. Soumabéré Dioma, secrétaire général de l’Union pour la commercialisation des produits agricoles de la boucle du Mouhoun (UGCPA/BM), nous confiait : « Dans les années 80, on parlait de plus de 80 à 100 jours de pluie l’année et aujourd’hui, on est plus autour de 45 à 51 jours de pluie par an dans notre région. » Cette zone est la boucle du Mouhoun. Située à l’ouest du Burkina Faso, elle est au Sahel, aux portes du désert. Ce phénomène est inquiétant, car il leur faut adapter en même temps leurs semences et leur façon de travailler afin qu’elles soient en phase avec les réalités actuelles.
C’est dans ce cadre, qu’UPA DI et l’ŒUVRE LÉGER ont accompagné 700 exploitations agricoles situées dans la zone d’intervention de l’Union. On visait à faire de la résilience aux changements climatiques, un geste quotidien dans la vie de femmes et de jeunes agriculteurs. Le défi était de conjuguer des activités génératrices de revenus à des activités de conservation des ressources naturelles. Au cœur de ces fermes de la région, plantations de plantules d’arbres faidherbia, forages, élevage en contention, composteurs, biodigesteurs, biogaz et haies vives ont pris racine.
Les actions de ce projet, ayant contribué à la sécurité alimentaire du Burkina Faso, constituent une corde de plus à l’arc de l’UGCPA/BM, cette organisation qui s’est vue décerner le prix de la meilleure organisation en Afrique sur l’accès au marché. Comme le mentionnait Nonyeza Bonzi, président de l’organisation : « Nous voulons produire sur des terres et permettre à ce que nos petits enfants viennent exploiter ces mêmes terres. »
Ces réalisations ont été rendues possibles grâce à l’appui d’Affaires mondiales Canada et du Fonds pour l’engagement du public à la solidarité internationale, du ministère des Relations internationales et de la Francophonie.