Beaucoup plus que le poids d’une plume.

André D. Beaudoin
UPA Développement international
La sixième rencontre du Mont Blanc, tenue en France les 9, 10 et 11 novembre 2013, a réuni quelques 300 acteurs de l’économie sociale et solidaire de 45 pays. Praticiens, chercheurs et personnalités engagées se sont côtoyés, le long d’un horaire surchargé, à la recherche de solutions permettant un plus grand déploiement de ce modèle économique. Sous le thème « Changer d’échelle », les participants ont réfléchi aux méthodes pour y parvenir.
Il faut le dire, le décor enchanteur de Chamonix permet de rêver. Et comme pour nous rappeler la démesure de la réalité, la cime des montagnes accumulait déjà la neige pour contrebalancer la chaleur qui se dégageait des discussions se tenant à leurs pieds.
Il y avait du beau monde en ces lieux. Des hommes des femmes de tous horizons travaillant dans le même sens afin de bâtir un avenir meilleur. Le Québec n’était pas en reste. Une délégation d’une vingtaine de personnes était sur place. Pour une fois, la représentativité était exemplaire. Des gens d’expérience, hommes et femmes ainsi des jeunes. Ces derniers n’avaient rien à envier à leurs aînés qui n’avaient pas à rougir non plus devant le talent qui leur pousse dans le dos.
Un des messages forts de ces rencontres est que nous n’avons pas à justifier l’existence de l’économie sociale et solidaire (ÉSS). Les crises actuelles le font largement. Il faut cesser d’avoir une attitude de dominé. Ce type d’économie génère des activités que le marché et l’économie conventionnelle ne peuvent réaliser. Elle rend le territoire intelligent en établissant un rapport équilibré entre le local et le national. En s’appuyant sur la volonté des individus à participer, elle permet le volontarisme local dans un ensemble global. La gestion de l’offre et les systèmes collectifs de mise en marché des produits agricoles en sont un excellent témoignage.
L’ÉSS n’est pas juste une économie de la réparation. Elle en est une d’anticipation, porteuse de changement de comportements. D’ailleurs, elle a plusieurs fois imaginé l’économie de l’avenir, souvent récupéré par le public et le privé. Les centres de la petite enfance au Québec en sont un bel exemple.