Crédit photo : Marie-Josée Lamothe

Hélène Jolette

UPA Développement international

Danielle Ferland, productrice laitière à Saint-Anicet et ex-viceprésidente de la Fédération des agricultrices du Québec, a participé à un séjour de coopération agricole au Sénégal en 2010. Elle a pu se rendre compte que, même si la place de la femme dans la vie économique et sociale du monde agricole est généralement bien connue, celle-ci n’est pas toujours reconnue. Par ailleurs, elle a constaté que la Fédération des périmètres autogérés (FPA) a pris une initiative fort intéressante en prévoyant un pourcentage de par ticipation féminine de 30 % à son conseil d’administration (CA). Elle leur con fiait : « C’est beaucoup mieux que ce que l’on a au Québec. » Elle a félicité les dirigeantes et dirigeants de la FPA, partenaire d’UPA Développement international (UPA DI) dans le cadre de son programme phare Les Savoirs des gens de la terre (LSGT).

UPA DI favorise cette reconnaissance en portant une attention particulière à la place des paysannes dans ses interventions. Au fil des années, trois approches ont été marquantes dans la vie de paysannes.

Les organisations paysannes (OP) partenaires sont invitées à une réflexion sur l’engagement des élus à propos de leurs instances. Ainsi, la FPA a choisi de se doter de statuts et de règlements appropriés en faveur des femmes. Dans ses projets d’appui aux OP, UPA DI établit un taux de participation minimal des femmes. Pour LSGT, il est de 25 % au Sénégal et de 50 % en Haïti. Mine de rien, l’implication de ces femmes dans le programme a en quelque sorte révolutionné la vie de certaines d’entre elles, par exemple en freinant l’exode rural. Thiarra Gnom, une paysanne sénégalaise, nous confiait : « Avant le projet, je voyais mon mari une fois par an; maintenant, je le vois plus souvent, car il reste à la maison pour cultiver avec moi. » Une autre approche privilégiée par UPA DI pour favoriser l’implication des femmes consiste à les appuyer dans la mise en place de services collectifs qui leur sont destinés. Au Burkina Faso, l’Union des groupements pour la commercialisation des produits agricoles de la Boucle du Mouhoun (UGCPA/BM) a développé pour ses membres féminins un service de mise en marché collective de fleurs d’hibiscus certifiées biologiques. Quelque 500 paysannes membres exportent annuellement en Europe pas moins de 30 tonnes de ces fleurs séchées. Ces ventes permettent ainsi à ces paysannes d’augmenter et de diversifier leurs sources de revenus.

Avec ces trois approches, on atteint une plus grande égalité entre les femmes et les hommes.

Cette chronique est réalisée grâce à la contribution financière de l’Agence canadienne de développement international (ACDI).