« Cultiver pour se nourrir » : de plus en plus vrai au Sénégal!
Martin Couture
Chargé de programmes
UPA Développement international
Les 30 juin et 1er juillet derniers, à Saint-Louis au Sénégal, avait lieu une importante rencontre de travail. Elle regroupait plusieurs partenaires impliqués dans le projet Bey Dunde de l’Alliance agricole internationale dont notamment des représentants des gouvernements canadien et sénégalais. Ces partenaires ont ainsi eu l’occasion de prendre connaissance des importants résultats obtenus par le projet depuis ses débuts, en 2010.
Grâce notamment à des appuis financiers à la culture du riz, la production totale est passée de 25 000 tonnes à presque 57 000 tonnes. Les superficies exploitées ont augmenté jusqu’à 8 699 hectares alors qu’elles étaient de 6 591 en 2009. Conséquemment, les revenus des productrices et des producteurs ont fait un bond de géant, passant à 870 $/hectare par rapport à 565 $ au démarrage des activités.
En plus des appuis financiers, un vaste programme de renforcement des capacités a été mis en œuvre et a contribué également à l’atteinte de résultats concrets. Ce programme visait la Fédération des périmètres autogérés, organisation paysanne partenaire du projet, ses unions et ses membres individuels.
L’approche utilisée en matière de renforcement des capacités permet d’aller plus en profondeur que des formations données de façon ponctuelle. Il y a des étapes à réaliser avant, par exemple l’implication des élus et des leaders ou une analyse partagée des besoins de formation. Un suivi est également essentiel, celui-ci permettant de valider, perfectionner et compléter les informations transmises.
Selon Seynabou Seck, conseillère en développement organisationnel du projet, le renforcement des capacités doit « non seulement permettre d’octroyer aux acteurs et actrices des connaissances, mais aussi leur permettre de questionner leurs manières de faire afin d’apporter des améliorations nécessaires de façon continue ».
Au terme de la rencontre de travail, une prolongation du projet a été proposée, afin de poursuivre sur la même lancée. Bey Dunde, qui signifie « Cultiver pour se nourrir » en langue locale, poursuivra ainsi ses activités jusqu’en 2017. Cette prolongation permettra d’améliorer notamment les infrastructures de stockage du riz et les services collectifs offerts aux membres, soit l’achat groupé d’intrants, la production de semences et la commercialisation.
Sans doute qu’avec ces deux années additionnelles, les grands gagnants seront les productrices et producteurs de riz de la région de Saint-Louis!