Crédit photo : Faso Jigi

Normand Jacob
Chargé de programmes
UPA Développement international

« Moussa Diarra, président de Faso Jigi au Mali, a reçu le prix de la meilleure organisation agricole africaine d’AGRA (Fondation de Kofi Annan, ancien secrétaire général des Nations Unies). Ceci, parce qu’elle est capable de répondre aux besoins du marché en commercialisant les céréales et le riz de ses membres. » (TCN du 9 janvier 2013) Commercialiser veut aussi dire entreposer.

Faso Jigi tente, depuis plusieurs années, d’acquérir des magasins afin de réduire sa dépendance locative et mieux contrôler ses coûts de commercialisation. Depuis la crise alimentaire de 2008, les espaces d’entreposage se raréfient et les coûts de location ne cessent de croître. Face à cette crise, plusieurs intervenants se sont de nouveau intéressés à l’agriculture pour assurer la sécurité alimentaire des populations. Au Mali, des sommes considérables ont été investies pour accroître la production céréalière, base de l’alimentation.

La production s’est accrue, mais la capacité d’entreposage n’a pas suivi. Aujourd’hui, le Mali et les partenaires au développement sont conscients du déficit d’entreposage et considèrent celui-ci comme un frein au développement de la filière céréalière. Le secteur privé a depuis longtemps investi dans des infrastructures pour répondre à ses propres besoins. Ces investissements leur ont permis de contrôler en bonne partie la commercialisation, en s’appropriant des stocks importants de céréales à la récolte, période où l’offre est abondante et les prix sont à la baisse.

L’intérêt de posséder ses propres magasins, Faso Jigi l’a déjà compris pour être impliquée dans la mise en marché collective depuis plus de 17 ans. L’absence de financement approprié n’a pas permis à l’organisation d’acquérir des magasins pour répondre à ses besoins de plus de 5 000 tonnes.

Au début de 2013, AgriCord a accepté de soutenir une intervention Faso Jigi/UPA DI à même un financement de l’Union européenne et du Fonds international de développement agricole (FIDA). Cette contribution a permis à l’organisation de se doter d’un premier magasin de stockage d’une capacité de 1 200 tonnes prêt à accueillir la prochaine récolte.

Le Fonds commun de développement Mali-Canada a cofinancé la construction de 3 autres magasins pour porter la capacité d’entreposage à plus de 5 000 tonnes. Ces magasins sont des éléments de fierté pour les membres de Faso Jigi.