Dit à l’autre, dialogue

André D. Beaudoin
Secrétaire général
UPA Développement international
L’accord avec l’Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO) nous permet une implication directe dans son programme portant sur la gouvernance mondiale pour la réduction de la faim. Sous le vocable CoOPéquité, la FAO appuie de façon particulière l’initiative dite des 3N, au Niger, soit « Les Nigériens nourrissent les Nigériens ». Il s’agit d’appuyer la volonté gouvernementale d’impliquer les productrices et producteurs. Pour réussir cette mission, la FAO a demandé à UPA Développement international (UPA DI) de se joindre à la démarche.
La mise sur pied d’un conseil national de concertation et de dialogue devrait favoriser l’implication des organisations de producteurs. Toutefois, elles sont nombreuses et les places au Conseil national sont limitées. Seulement 3 sur 40 leur sont réservées. Lors de ma mission d’avril dernier, nous avons rencontré une vingtaine d’intervenants pour écouter et proposer un aménagement de l’espace de dialogue offrant une plus grande fenêtre aux leaders agricoles. Cette tournée nous a permis de faire plusieurs constats.
Nous avons d’abord constaté l’ouverture réelle des autorités gouvernementales. Le gouvernement est tout à fait conscient que sans l’appui des producteurs, l’initiative des 3N est vouée à l’échec. Or ce n’est pas une option lorsque la croissance démographique est de 3,3 %, que celle de la production est de 2 % et que la dernière crise alimentaire a démontré qu’il ne faut pas compter sur le commerce pour se nourrir. À plus forte raison dans un pays enclavé dont le port le plus proche est à 700 kilomètres.
Le deuxième constat repose sur l’accueil que la mission a reçu. Il est clair que la perception d’une mission conjointe donne beaucoup de crédibilité à la démarche. Pour le gouvernement, de voir la FAO s’impliquer dans le processus est bienvenue et pour les organisations paysannes, le fait qu’UPA DI soit associée est rassurant. Il s’agit donc d’une formule gagnante.
Enfin, nous avons pu réaliser que la notoriété d’UPA DI est palpable. Mine de rien, au fil du temps, nous sommes intervenus auprès de six organisations dans ce pays. À voir la réaction des gens que nous avons rencontrés, il est évident que nos appuis ont été appréciés. Vu sous cet angle, cela nous permet de jouer un rôle fort intéressant auprès de la FAO, du gouvernement et des organisations en présence.