Haïti : des terrasses pour protéger l’eau et le sol

Michel Gendreau
UPA Développement international
En novembre dernier, les paysannes et paysans de Lozier se mobilisaient pour gérer collectivement les ressources naturelles de leur communauté, choisissant de protéger une source d’approvisionnement en eau potable. D’une superficie de 23 hectares, la zone ciblée est caractérisée par un déboisement excessif, des pentes raides et un niveau d’érosion élevé. Les travaux ont été entrepris en février dernier après une formation impliquant la communauté dans la préparation d’un plan d’aménagement.
Des haies ont d’abord été plantées suivant les courbes de niveau. Trois espèces végétales ont été retenues :
- la canne à sucre, dont le système racinaire stabilise le sol;
- le leucaena, qui contribue à améliorer la fertilité en fixant naturellement l’azote, en plus de fournir du fourrage;
- l’herbe éléphant, qui stabilise le sol et sert également de fourrage.
Prochainement, des terrasses en escalier seront construites sur une superficie de deux hectares. Elles seront irriguées afin de permettre une production continue, même en saison sèche. Des paysans y pratiqueront collectivement et de façon intensive la culture maraîchère, générant des bénéfices importants pour la communauté. On imagine déjà une commercialisation collective avec les sept zones où de tels projets sont entrepris.
Cette initiative est la première de sept semblables, qui se déploieront progressivement au cours de la prochaine année, dans le cadre d’un projet réalisé par UPA Développement international en collaboration avec son partenaire local, la Fondation pour le développement économique et social (FODES-5). Dans tous les cas, l’approche par bassin versant sera préconisée et la mobilisation des populations locales constituera une priorité. Au total, c’est 173 hectares qui seront ainsi aménagés avec, par et pour les paysans.
An nou ale pye devan! (On se lève, on marche vers l’avenir!) : c’est l’appel que lançait Joe, un leader infatigable de 80 ans, lors du démarrage des activités avec UPA DI à Lozier, en décembre 2009. Il avait alors fait chanter le lambi (gros coquillage), symbole de la libération des esclaves en Haïti, en invitant tous les paysans à se mettre à l’oeuvre pour le changement.
Cette chronique est réalisée grâce à la contribution financière de l’Agence canadienne de développement international (ACDI).