Paul Langelier
Directeur de la programmation
UPA Développement international

14 février 2012… Il était une fois au Sénégal un groupe de paysannes et paysans qui discutaient du financement de leur programme appelé Les Savoirs des gens de la terre (LSGT).

« Pour continuer LSGT, dit Samba, on n’a pas le choix, il faut soit couper les dépenses ou aller chercher d’autres financements.

  • Alioune poursuit : C’est pas facile à trouver les financements…
  • Le trésorier : On ne peut pas dépenser l’argent qu’on n’a pas… »

Le groupe devait faire face à des coupures financières de la part d’un bailleur de fonds…

Ndiakate : « On va d’abord commencer par les dépenses qu’on contrôle. »

Décision des 20 personnes présentes de : réduire de 25 % les fonds alloués pour des projets collectifs dans les groupements locaux, même chose pour l’allocation compensant les frais de repas lorsqu’il y a des réunions, diminuer les activités et les réaliser sur 12 mois plutôt que 21, réduire les frais de formation par une implication de formateurs-paysans, etc.

« Il nous manque encore de l’argent », dit le trésorier.

  • NDiawar : Grâce à notre projet semencier qu’on a développé avec UPA DI depuis 2006, on fait des bénéfices et on pourrait en utiliser une partie pour financer des activités pour l’équivalent de deux millions de FCFA (5 000 $ CA).
  • Paul d’UPA DI : Nous sommes aussi prêts à poursuivre mais avec un montant modeste. »

14 février 2013… Les réductions ont été réalisées et pour les trois prochaines années un nouveau financement est acquis.

À retenir… L’histoire nous enseigne, qu’en matière de réduction des dépenses, chaque partenaire doit collaborer et agir de manière responsable[1]. Des alternatives furent possibles grâce à une réflexion globale portant sur des objectifs communs. Les décisions qui en découlèrent furent prises collectivement, conjointement et solidairement.

Les prénoms et les lieux sont bien réels et il en est tout autant de l’histoire. Il arrive que la réalité dépasse la fiction.

[1] La Fédération des périmètres autogérés (FPA), l’Union des groupements paysans de Méckhé (UGPM) et le Centre de formation aux métiers de l’agriculture (CIFA)