La FAO en stage au Québec

André D. Beaudoin
Secrétaire général
UPA Développement international
De fait, ce n’est pas l’Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO) qui est en stage, mais bien un membre de son personnel, madame Zoé Bienvenu. Un stage particulier? Par sa durée, probablement. Six mois parmi nous, c’est assez exceptionnel en effet. Par contre, il se réalise dans la même ambiance et il est habité du même esprit que tous nos autres stages.
Dès sa création, UPA Développement international (UPA DI) a institué la réalisation de stages. Cette pratique nous apparaissait comme une absolue nécessité. Depuis lors, nous organisons au moins un stage par année. Autrement, comment peut-on parler d’égal à égal, entre gens qui n’ont pas la même culture, la même histoire, entre organisations ou institutions qui ne se connaissent pas? Faute de prendre le temps de saisir l’autre dans son environnement, les références élémentaires nous échappent généralement et nuisent à notre capacité de faire ensemble.
Comment peut-on se comprendre si les racines de l’un n’ont jamais évolué dans le sol de l’autre? Dans les cultures végétales, la nature nous le rappelle chaque fois, mais la nature humaine a plutôt tendance à oublier cette dimension.
Toujours est-il que madame Bienvenu est au Québec pour une période de six mois, histoire de mieux connaître notre organisation. Ce stage nous permettra aussi une meilleure compréhension de cette grande institution qu’est la FAO.
Au moment d’écrire ces lignes, madame Bienvenu est présentement en Afrique avec Martin Couture, un membre de notre équipe, pour rencontrer nos partenaires, s’enquérir de nos pratiques et voir nos résultats. De cette manière, lorsque nous discuterons de ce que nous faisons en coopération, une personne à la FAO aura une idée plus précise de ce que l’on soutient. De notre côté, nous saurons trouver les mots avec plus de justesse pour décrire ce que nous faisons. Nous le ferons dans un langage accessible aux gens de la FAO.
Eh oui, les mots d’une même langue n’ont pas la même signification, encore moins la même portée, selon la provenance de celui qui les utilise. Les stages nous enseignent cela en tabarouette. Sans cette sensibilité, on peut se faire enfirwapper, se faire jouer des tours ou tout simplement se faire avoir, si vous préférez.