La FAO en terre d’échange
Zoé Bienvenu
Stagiaire de la FAO à UPA Développement international
« Et la lumière fut! » C’est ce que je me suis dit, lors de ma mission au Burkina Faso en juillet dernier, aux côtés de Martin Couture d’UPA Développement international (UPA DI). J’ai alors réellement compris ce qui fait la force d’UPA DI : un mode de coopération basé sur une relation d’égal à égal, d’échange et d’élaboration participative des solutions avec les productrices et producteurs du Sud.
Entre coopérants et partenaires locaux, on parle le même langage, celui de la terre. Pas de longs discours. L’action est de mise. C’est qu’ici, on est dans le concret, le pragmatique. Il le faut bien : dans la Boucle du Mouhoun, les défis liés à la sécurité alimentaire et au développement sont chaque fois plus grands et plus pressants sous l’effet du changement climatique.
Le projet de résilience climatique mis en œuvre dans la région par UPA DI, L’ŒUVRE LÉGER et l’Union des groupements pour la commercialisation des produits agricoles dans la Boucle du Mouhoun (UGCPA/BM) prévoit ainsi des actions très concrètes. L’élevage caprin et ovin en contention et la construction de biodigesteurs permettront à 1 200 producteurs de bénéficier d’une source d’engrais supplémentaire et d’énergie alternative au bois pour alimenter la cuisinière et l’éclairage de leur maison.
Toutefois, la mauvaise réputation des chèvres a eu raison du choix d’élevage initial. « C’est infernal, elles grimpent partout, on ne pourra jamais les garder en enclos! », s’est ainsi exprimé Bikaba Fiero, leader du groupement de producteurs de la commune de Yao. Les cochons, fortement plébiscités, ont alors fait leur entrée dans le projet. Bingo, leurs excréments se sont avérés bien meilleurs pour la production de biogaz. Modifié en cours de route sur l’avis des productrices et producteurs, le projet s’est ainsi bonifié.
Convaincue par cette expérience, je souhaite pouvoir me faire, de retour à Rome, l’avocate de ce modèle de coopération de paysans à paysans, dont UPA DI s’est fait le porte-étendard, et qui me semble la clef d’un développement global plus juste et performant.