L’appropriation c’est plus que du captage d’eau

André D. Beaudoin
Secrétaire général
UPA Développement international

À Dessources, en Haïti, la population avait besoin d’un approvisionnement permanent en eau. UPA DI travaillait déjà avec la Fondation haïtienne pour le développement économique et social (FODES-5) à aménager des terrasses pour accroître la production maraîchère de la zone. L’objectif étant d’améliorer la sécurité alimentaire de la population en diversifiant les aliments tout en augmentant les volumes de production.

Malgré des investissements importants sur les microbassins versants, les moyens financiers demeurent toujours une limite objective. Tout comme l’eau, ils ne coulent pas toujours de source. Ces deux facteurs nuisent souvent à la capacité de maintenir et d’accélérer le développement de la communauté.

C’est dans ce contexte qu’UPA DI a demandé un appui financier à la Fondation Louise Grenier. Cette fondation soutient la prise en charge des populations locales pour leur développement. Avec une contribution de 33 000 $ sur un projet de 60 000 $, la Fondation a fait la différence.

Cette aide a servi à mettre en place un captage d’eau avec les installations appropriées permettant d’irriguer les terrasses aménagées tout en fournissant de l’eau potable à la population.

Si ces infrastructures sont nécessaires au développement, l’essentiel réside dans la manière de faire les choses. Le captage de l’eau est une nécessité, certes. Pourtant, s’il n’y a pas d’appropriation par la population, non pas de l’eau, mais de la façon de gérer les installations, d’assurer le maintien de la qualité de l’approvisionnement, de garantir le respect de l’environnement, le résultat est, pour le moins, mitigé.

Le vrai captage réside dans la capacité de permettre une appropriation des avancées développementales. Permettre à une population de prendre sa destinée, à la source. C’est dans cet esprit que la création d’un comité de gestion de l’eau a été l’un des gestes priorisés dans ce projet de captage d’eau.

 La prise d’eau peut éventuellement se tarir. Les installations peuvent aussi faire défaut. Or la source du développement étant basée sur les savoirs, savoir-faire et savoir-être, les chances sont meilleures que la population de Dessources puisse s’appuyer sur des « conteurs d’eau » pour faire la différence dans les moments critiques.