Crédit photo : Lisa-Marie Lampron

Martin Couture
Chargé de programmes
UPA Développement international

Avant 2011, Modeste Ouedraogo, de la ferme laitière SANEEM au Burkina Faso, nourrissait ses vaches à partir d’ensilage de maïs, de foin fauché et essentiellement de compléments alimentaires achetés. L’analyse technico-économique de l’entreprise faisait ressortir que très peu de lait était produit à partir de fourrage.

Au cours de la campagne agricole 2011, des missions de producteurs canadiens ont orienté Modeste, et d’autres producteurs laitiers burkinabés, vers le sorgho fourrager pour améliorer la ration alimentaire de leurs vaches laitières.

Convaincu de l’intérêt de ce changement de pratique, Modeste se met immédiatement à l’œuvre. En 2011, grâce à l’utilisation du sorgho ensilé, SANEEM a pu réduire ses coûts de production de 30 %, augmenter sa production de 13 % et conquérir de nouveaux marchés, vu un meilleur taux de matière grasse. Cette ferme de 12 vaches en production a ainsi produit la même année 81 000 litres de lait.

En dépit d’une mauvaise pluviométrie, les rendements à l’hectare de sorgho fourrager ont été assez bons pour cette première expérience. Selon Modeste : « En plus de la baisse des coûts de production et de l’augmentation substantielle du lait produit, le sorgho nous a même permis de sauver notre campagne fourragère. Cela grâce à l’appui conseil des producteurs canadiens et de l’accompagnement du projet de Dynamisation des filières agroalimentaires au Burkina Faso (DYFAB*). Il s’agira maintenant, pour nous producteurs, de travailler à améliorer nos réserves fourragères de façon à ne plus dépendre des compléments alimentaires ».

Pour multiplier les résultats et le nombre de producteurs améliorant leurs pratiques, le projet DYFAB se prépare à distribuer des semences de sorgho, à produire et à diffuser à grande échelle des fiches techniques et des vidéos. On y abordera entre autres l’itinéraire technique pour la production de sorgho fourrager, sa fauche et sa conservation ainsi que son utilisation dans l’alimentation laitière.

Modeste, pour sa part, se prépare à semer son sorgho très tôt cette année, en prévision de faire plusieurs coupes.

*     UPA DI participe à la mise en œuvre du projet DYFAB qui est sous la responsabilité de AECOM.

Cette chronique est réalisée grâce à la contribution financière de l’Agence canadienne de développement international (ACDI).