Les lecheros maîtres chez eux
Crédit photo : Silvia Zabaleta

Jacob Hamel-Jolette
Chargé de projets
UPA DI

Le 15 avril 2015, il fait froid, j’ai le souffle court et un mal de tête lancinant. C’est que je suis à 4 000 mètres d’altitude dans les Andes en Bolivie et mon corps tente de s’y habituer. On m’accueille dans la zone de Catavi où j’y fais la rencontre de producteurs de lait, appelés en espagnol « lecheros », qui vivent et travaillent dans des conditions uniques. Tout d’abord, ils sont juchés sur l’Altiplano, un haut plateau de la Cordillère des Andes où les températures demeurent fraîches à l’année, où le sol est plutôt pauvre et où l’eau se fait rare, particulièrement lors de la saison sèche. Cet endroit est habité depuis plus de 2 000 ans par les Aymaras, un peuple ayant sa propre langue et une histoire encore plus ancienne que sa consœur plus connue, la civilisation inca.

C’est dans l’optique de développer de nouveaux services pour le secteur laitier bolivien qu’UPA DI a commencé à travailler avec deux associations de producteurs de cette province, APLEZO et APROLEZCA. Différents aspects seront travaillés avec les producteurs au cours des prochaines années en vue d’améliorer la productivité et la santé de leur troupeau qui s’élève en moyenne à une dizaine de vaches. Les actions menées porteront sur l’amélioration de la qualité des fourrages, l’amélioration des infrastructures pour la collecte du lait, la mise en place de services collectifs pour les membres et le suivi technico-économique d’un groupe de fermes.

En avril dernier, lors d’une mission de suivi du projet, une présentation sur les services collectifs et la mise en marché collective du secteur laitier québécois a été réalisée. Nous avons effectué une journée additionnelle de réflexion afin de mieux comprendre les défis organisationnels rencontrés par les associations locales. Plusieurs éléments intéressants sont ressortis de ces journées, entre autres, un besoin de mieux transmettre l’information au sein de l’organisation. Par contre, ce qui émanait particulièrement était un plus grand désir de s’impliquer au niveau de la coordination du projet en cours. C’est donc dire qu’il n’y a pas qu’au Québec que les producteurs agricoles veulent être maîtres de leur destinée!