Plus d’énergie et plus de forêts

Martin Couture
Chargé de programmes
UPA Développement international
Pedro Lopez Amador, producteur forestier et de café, est dirigeant de sa coopérative agricole, laquelle regroupe plus de 17 000 membres, au Costa Rica. En février 2012, la Fondation pour le développement économique et social (FODES-5) en Haïti a reçu sa visite.
Dans ses temps libres, Pedro s’intéresse aux solutions qui permettraient aux paysans d’améliorer leur autonomie sur le plan énergétique, tout en évitant les impacts environnementaux négatifs généralement associés à la consommation d’énergie. À ce propos, pensons particulièrement à la déforestation. Pedro a donc développé et perfectionné différents modèles de biodigesteurs. À l’invitation d’UPA Développement international (UPA DI), cet expert est venu partager en Haïti son expertise en formant techniquement des intervenants pour la construction de biodigesteurs.
Le biodigesteur est un dispositif technique utilisé pour produire du biogaz, un mélange de gaz – principalement du méthane – produit par des bactéries digérant de la matière organique. La matière première pour l’alimentation de ces dispositifs peut être d’origine animale ou végétale.
Lors de sa visite en Haïti, Pedro a mis en place trois installations d’un modèle simple, nécessitant peu d’investissement financier et donc facilement reproductible par les paysans. Il sera alimenté par le fumier des animaux présents sur les exploitations agricoles. L’équivalent de deux unités animales est suffisant pour maintenir le dispositif en fonctionnement. Ce modèle produira assez d’énergie afin d’alimenter une famille pour son éclairage, la cuisson des aliments et la réfrigération. L’installation est à long terme puisqu’au Costa Rica des modèles de ce type, installés il y a 20 ans, fonctionnent encore!
Les problèmes de déforestation en Haïti étant bien connus, l’installation de biodigesteurs vient réduire fortement la pression sur l’utilisation du bois comme source d’énergie par les familles en fournissant une alternative facilement accessible. De plus, après le processus de biodigestion, les paysans se retrouvent avec un fertilisant organique de qualité, à forte concentration en nutriments. Autre avantage, le temps de travail pour la collecte du bois, généralement par les femmes et les enfants, est fortement réduit.
À la fin de son séjour, Pedro a souligné énergiquement l’accueil des Haïtiens, et sa satisfaction d’avoir pu transmettre en Haïti son expertise en construction de biodigesteurs.
Encore une fois, du Costa Rica à Haïti, la coopération de paysans à paysans fait ses preuves!
Cette chronique est réalisée grâce à la contribution financière de l’Agence canadienne de développement international (ACDI).