Ndiawar Diop, prés. de la Féd. des périmètres autogérés et Carl Bouchard / Crédit photo : André D. Beaudoin

Jacob Hamel-Jolette
Agent de projets
UPA Développement international

Au mois d’avril, les bleuets émergent habituellement du couvert neigeux, mais que pouvait bien faire un bleuet de St-Bruno au lac St-Jean sous le soleil du Sénégal? ll participait à un atelier sur les mécanismes de dialogue et de concertation entre les organisations de producteurs et l’État.

Cet atelier, réalisé dans le cadre du programme Les Savoirs des gens de la terre, était organisé conjointement par UPA DI et le Conseil national de concertation des ruraux (CNCR), l’« UPA » du Sénégal de par son rôle et sa dimension nationale. Ainsi, plusieurs organisations de producteurs de différentes filières et régions du Sénégal y étaient représentées. De plus, fait intéressant, des représentants de l’État y avaient également été conviés.

Le dialogue entre les organisations de producteurs et le gouvernement reste un défi entier dans un pays comme le Sénégal, mais cela est aussi vrai dans notre réalité québécoise. Nous n’avons qu’à penser au dossier de l’accaparement des terres.

L’ouverture d’un État à l’égard des besoins du monde agricole varie énormément en fonction des gouvernements et des personnes en place, mais aussi en fonction des rapports de force et de la capacité de mobilisation des organisations. C’était donc pour discuter de ces enjeux et échanger sur les bonnes pratiques que l’atelier a été organisé.

D’une part, le CNCR a partagé les embûches qui se sont dressées à travers son parcours, qui fut loin d’être un long fleuve tranquille, comme organisation de producteurs au Sénégal.

UPA DI était aussi bien représentée avec Carl Bouchard, président des Éleveurs de poulettes et producteur du lac St-Jean. Celui-ci, fort de ses expériences lors des négociations provinciales-fédérales pour les œufs ou pour la négociation de la convention de mise en marché des poulettes, a pu partager son expérience et certains trucs du métier aux producteurs et dirigeants présents.

André D. Beaudoin, secrétaire général d’UPA DI participait également à l’atelier et a pu raconter la longue lutte qu’a dû mener l’UPA au cours des 30 dernières années sur le dossier des taxes foncières agricoles. Cet exemple permettait d’exposer les différents moyens utilisés : revendication, plaidoyer, négociation et concertation dans ce processus de dialogue continu avec l’État et de démontrer que celui-ci est rarement linéaire. Il a aussi rappelé que dans bien des cas, la fin d’une négociation annonce souvent le début d’une suivante…