Tamari Langlais
Agente de formation et d’information
UPA Développement international

Un certain air de fête flottait au Château Frontenac les 7 et 8 avril dernier lors du Dialogue sur l’agriculture familiale en Amérique du Nord. Pas qu’il y ait de quoi fêter… Entre les deux derniers recensements, le Canada et les États-Unis ont perdu respectivement 10 % et 4 % de leurs fermes et leur superficie totale a chuté de 4 %. Au Mexique, agriculture familiale rime trop souvent avec pauvreté, à une échelle difficile à concevoir pour nous au Nord qui demeurons relativement bien nantis.

Est-ce le temps des sucres qui a conféré son air festif à la rencontre? Peut-être. Mais je miserais davantage sur l’approche tout en douceur qui a permis aux 85 participants, issus d’horizons très variés, de créer des ponts au plan humain avant d’échanger leurs visions des choses au rythme des ateliers, conférences et panels ainsi que des plénières animées avec doigté par Hélène Raymond. Le tout ponctué de nombreuses poignées de mains entre des étrangers qui, autrement, n’auraient jamais eu l’occasion de se rencontrer et de dialoguer. Ponts, poignées de mains et échanges entre les quatre points cardinaux… Me voyez-vous danser avec l’image du set carré?

La nature quadrangulaire du Dialogue, entre organisations membres de quatre réseaux mondiaux, soit l’Organisation mondiale des agriculteurs, La Via Campesina, l’Alliance coopérative internationale et le Forum rural mondial, a certainement contribué à détendre l’atmosphère. Difficile de polariser les débats en présence de quatre points de vue plutôt que deux. Cette diversité de perspectives, si importante aux yeux de l’Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO), s’est révélée fructueuse et ajoutera beaucoup de poids aux recommandations finales de l’événement.

Les conclusions de ce Dialogue, que vous pourrez lire d’ici un mois sur le site Internet de l’Union des producteurs agricoles (UPA) dans la section dédiée à l’Année internationale de l’agriculture familiale, alimenterons les discussions lors du Dialogue mondial sur l’agriculture familiale qui aura lieu à Rome, en octobre 2014. Elles préciseront les rôles respectifs des États et des organisations agricoles pour la mise en place les conditions de base permettant de pérenniser et développer l’agriculture familiale.

Le Dialogue était organisé par la FAO et UPA Développement international.