Un projet qui a du caractère
Crédit photo : Gaëtane Fournier

Gaëtane Fournier
Agente de formation et d’information
UPA Développement international

En Afrique Centrale, une approche nouvelle de développement donne la possibilité aux organisations paysannes locales de choisir leurs propres priorités. C’est l’opportunité qu’offre le Programme d’appui aux organisations paysannes (PAOPA) avec le financement du Fonds international du développement de l’agriculture (FIDA) et l’appui technique d’UPA Développement international.
Ce programme couvre six pays de l’Afrique Centrale : le Cameroun, le Congo, la République Centrafricaine, la République démocratique du Congo (RDC), le Tchad et Sao Tomé & Principe.

Pour une multitude de raisons, les petits producteurs profitent peu des opportunités du marché. Une production souvent mal adaptée à la demande, le manque de financement, l’instabilité des prix, le manque d’information, bref plusieurs facteurs limitent le potentiel de l’agriculture locale.

Pourtant les organisations paysannes (OP) peuvent fournir des services économiques à leurs adhérents de manière à mieux intégrer les avantages qui s’offrent à eux et ainsi augmenter leurs revenus.

Au-delà de leur rôle essentiel en termes de représentation des agriculteurs et de plaidoyer vis-à-vis des gouvernements, les OP doivent avoir une fonction économique clé. Par un meilleur positionnement dans les chaînes de valeur, elles offrent de meilleures perspectives à leurs membres et améliorent leurs revenus.

La phase pilote PAOPA s’était limitée au développement institutionnel et au positionnement politique des OP. De ce fait, un aspect essentiel avait été laissé de côté, à savoir les services économiques.

Dans la phase actuelle, une nouvelle composante a été introduite pour permettre aux OP de s’impliquer davantage en tant qu’acteur économique. Avec cette dimension, les OP ont un véritable impact auprès de leurs membres tout en assurant leur autonomie financière.

Pas moins de 41 OP ont mené une réflexion participative pour identifier leurs besoins prioritaires et produire une note conceptuelle décrivant le projet qu’elles souhaitent mettre en œuvre. Parmi ces dernières, une quinzaine ont développé des plans d’affaires complets et pourront être financés par le PAOPA. Neuf d’entre eux pourront démarrer dans les prochaines semaines avec un budget moyen de quelque 50 000 $ incluant des formations techniques et un suivi de proximité.

Pour l’essentiel, il s’agit de projets portant sur la fourniture d’intrants et sur la mise en marché collective de produits d’élevage, de céréales et de produits maraîchers.