« Viens tirer ma vache » à Saint-Hyacinthe

Hélène Jolette
UPA Développement international
Il n’est pas rare d’entendre des producteurs laitiers parler de vaches, de fourrage, d’alimentation et de gestion du troupeau. Par contre, il est plutôt exceptionnel d’entendre parler de ces sujets par des producteurs du Québec et du Burkina Faso dans la même étable! « Viens tirer ma vache » est l’invitation qui a été lancée par UPA Développement international (UPA DI) et la Fédération de l’UPA de Saint- Hyacinthe à six Burkinabés. Du 27 août au 17 septembre derniers, ils ont participé à un stage lors duquel toute une série de rencontres et des formations ont été développées avec l’appui de la Fédération et de son Syndicat des producteurs de lait.
Après une semaine de rencontres et de visites, tous ont séjourné dans des fermes laitières de la région.
Au cours de son séjour à la ferme Jangie, de Sainte- Christine, Oumarou Traoré a beaucoup appris sur la production et la conservation des fourrages. « Ginette Witty m’a beaucoup encouragé. Elle m’a fait rencontrer un agronome, m’a montré plusieurs types de fourrages, comment les conserver grâce à l’ensilage. Elle m’a aussi offert un livre sur le sujet. » Son époux, Jean Filiatrault, a aussi demandé à son conseiller de préparer une ration alimentaire pour les vaches d’Oumarou.
Ce stage a été réalisé dans le cadre du projet Dynamisation des filières agroalimentaires du Burkina Faso (DYFAB). Le projet a souhaité récidiver à la suite des retombées très positives des stages antérieurs. Fait intéressant, les fermes de la très vaste majorité des producteurs laitiers ayant participé à ce stage par le passé se démarquent de diverses façons, tel leur niveau élevé de production de lait par vache. Ces producteurs du Burkina Faso sont, depuis, sollicités pour partager dans leur pays leur savoir-faire innovateur en production laitière. Comme quoi la coopération de paysans à paysans d’UPA DI porte des fruits… et du lait! « Au Québec, quand tu poses une question à un producteur, on te répond de façon claire et directe et ça vient du coeur », raconte Gaoussou Traoré, producteur laitier, en compagnie de Fernand Giard, administrateur au Syndicat des producteurs de lait de Saint-Hyacinthe. « De retour dans mon club de producteurs, je vais leur faire comprendre que le fourrage est la base de la production de lait. J’envisage de donner aux membres des formations en culture fourragère », raconte Oumarou Traoré, producteur laitier.
Cette chronique est réalisée grâce à la contribution financière de l’Agence canadienne de développement international (ACDI).