Des femmes et des jeunes contribuent à la résilience climatique au Burkina Faso

Partenaire d’intervention

Union des groupements pour la commercialisation des produits agricoles de la Boucle du Mouhoun (UGCPA/BM)

Période de réalisation

2013 et 2014

Description

Le Projet résilience climatique dans la Boucle du Mouhoun (PRCBM) visait à améliorer de façon durable la sécurité alimentaire dans la zone ciblée par le développement de l’agriculture. Les familles paysannes de la région et, plus spécifiquement, les femmes et les jeunes constituant des groupes plus vulnérables ont été les premiers ciblés par les activités.

L’épuisement des sols, la réduction nette des disponibilités en eau, la déforestation et la diminution de la productivité agricole sont au nombre des principaux effets à venir des changements climatiques dans le pays. Ils constituent des menaces importantes à la sécurité alimentaire. Les actions réalisées ont favorisé l’adaptation des populations ciblées à ces changements à travers l’augmentation et la diversification de la production agricole, l’amélioration des revenus des familles paysannes et l’adoption d’innovations agroenvironnementales permettant de lutter contre la désertification.

La complémentarité entre les diverses activités a permis de maximiser les effets du projet. L’élevage de petits ruminants en contention (enclos) a permis, par exemple, d’augmenter la production d’aliments riches en protéines, de mettre un frein au déboisement causé par la consommation de jeunes plants par les animaux en élevage libre et d’approvisionner en fumier des systèmes de production de biogaz (biodigesteurs). Ces derniers ont procuré une source d’énergie alternative pour la cuisson des aliments et l’éclairage, ce qui a permis de limiter davantage le déboisement, de diminuer les corvées de collecte de bois de chauffe et de réduire les dépenses des familles pour l’achat de bois et de charbon. La culture de niébé et la plantation d’acacia albida ont amélioré, de façon importante, la fertilité des sols tout en procurant des aliments et des revenus pour les populations, mais également des fourrages pour les animaux d’élevage.

Résultats

Le PRCBM a mis à la disposition de 887 femmes et 309 jeunes hommes des semences de niébé certifiées qui répondent aux objectifs de résilience et de sécurité alimentaire du projet. Le niébé semé a permis à ses utilisateurs d’augmenter leur revenu par la vente des fèves à un prix compétitif, de nourrir leurs animaux à l’aide des fanes et de déguster un aliment apprécié des Burkinabès. La valeur du niébé mis en marché collectivement est de 44 800 000 FCFA (environ 105 000 $ CAN). La plus grande partie de ce niébé a été achetée par le Programme alimentaire mondial (PAM). Cette vente donne aux productrices et producteurs non seulement la possibilité d’obtenir un bon prix pour leur production, mais également celle de contribuer, avec une grande fierté, à la sécurité alimentaire du pays. Avec une consommation moyenne de légumineuses de 7 kg par année au Burkina Faso, la quantité recueillie par l’UGCPA/BM permettra de contribuer à l’alimentation de plus de 20 000 personnes!

La mise en œuvre de l’activité élevage en contention a donné aux membres de l’UGCPA/BM l’opportunité de diversifier leurs revenus, basés principalement sur les cultures végétales, et de développer une technique d’élevage diminuant les dégâts environnementaux faits par les animaux en liberté et facilitant la récupération du fumier utile à la fertilisation des sols. La valeur estimée de la production de chevreaux, porcelets et agneaux pour la première année est de 83 040 000 FCFA (environ 195 000 $ CAN).

Pour développer davantage les capacités de résilience, le projet a également mis de l’avant des activités visant à réduire l’empreinte écologique des ménages sur leur environnement immédiat, soit la construction de 200 biodigesteurs et la plantation de 9 533 plantules de faidherbia albidas.

Les contributions des productrices et producteurs pour le remboursement des semences et équipements ont été versées dans un fonds agroenvironnemental. Au 31 mars 2014, la valeur du fonds est de 13 548 590 de FCFA (environ 31 920 $ CAN). Ce fonds sera utilisé par l’UGCPA pour poursuivre la mise en œuvre d’activités agroenvironnementale, notamment la plantation de faidherbia et la construction de biodigesteurs.

Les résultats du PRCBM démontrent, de façon concrète, que la résilience aux changements climatiques doit d’abord s’orchestrer par des activités économiquement rentables pour les bénéficiaires. Par les activités d’élevage en contention et la production de niébé, le PRCBM a permis aux productrices et producteurs d’augmenter leur revenu à court terme, mais également d’en diversifier les sources. Parallèlement aux bénéfices économiques, ces deux activités ont permis d’améliorer la résilience aux changements climatiques. En effet, l’augmentation de la fertilité des sols par la fixation de l’azote et l’apport de fumier, ainsi que la contention des animaux limitant la dégradation de l’environnement sont des facteurs importants affectant cette résilience. En complément à l’élevage et au niébé, les autres activités ont également renforcé les capacités de résilience des bénéficiaires, notamment, en accentuant le reboisement par une espèce d’arbre multiusages, en intégrant le biodigesteur diminuant ainsi la coupe des arbres et produisant un riche fertilisant, et, en formant les productrices et producteurs pour assurer la pérennité des résultats.

La cible initiale du projet au niveau du nombre de participantes et participants était de 700 femmes et 500 jeunes hommes. Au terme du projet, le nombre de productrices est de 887 et le nombre de jeunes producteurs est de 309. Le projet a dépassé la participation du nombre de femmes à la suite de la mise en place de critères favorables pour faciliter l’adhésion féminine, notamment des conditions de remboursement différentes qui respectent la capacité de payer des femmes.

Une mission a porté sur le thème du leadership féminin. La productrice experte impliquée a échangé avec des femmes dans un certain nombre de villages où sont situés des groupements féminins et a animé un atelier de deux jours regroupant une trentaine de femmes participant au projet. Ces femmes seront éventuellement amenées à exercer davantage de leadership dans l’organisation.

Partenaire d’intervention

L’Œuvre Léger

Financement

Affaires mondiales Canada (anciennement l’Agence canadienne de développement international et le Ministère des Affaires étrangères, Commerce et Développement Canada)