Apocalypse et développement

Gaétane Fournier
Agente de formation et de développement
UPA DI
Meurtres, viols, pillages des maisons et des fermes… Depuis mars 2013, c’est la tragédie à laquelle font face les familles paysannes en République centrafricaine. Cette situation prévaut depuis que les SELEKAS, une milice armée, ont commencé leur marche vers la capitale Bangui en vue d’en prendre le contrôle militaire et politique.
Les organisations paysannes n’ont pas été épargnées. Plusieurs sièges sociaux, dont celui de la Concertation nationale des organisations paysannes de la République de Centrafrique (CNOP-CAF), partenaire d’UPA DI, a été complètement ravagé et pillé.
Malgré tout, l’équipe de la Concertation a courageusement continué son travail, organisant réunions et ateliers afin de développer des projets pour l’obtention de financements. «On s’est fixé comme objectifs, pendant ce moment difficile, grâce à l’esprit d’abnégation, de faire marcher notre organisation pour l’épanouissement de nos organisations locales qui ont subi pleinement les effets de cette crise. Le bureau et l’équipe technique sont restés unis et dynamiques, malgré l’insécurité constante pour animer la vie de la CNOP-CAF. Tout le travail a été réalisé grâce au soutien de notre première vice-présidente, qui nous a légué une petite place au sein du bureau de sa propre organisation». (Hamadou Damala, chargé de programmes)
En 2014, la période de soudure a débuté particulièrement tôt. C’est la période où les greniers sont vides et les récoltes pas encore débutées, donc pénurie et flambée des prix sur le marché. Le Programme alimentaire mondial (PAM) a donc dû démarrer l’envoi d’aide alimentaire via un pont aérien depuis le Cameroun.
La présence d’UPA DI en Afrique Centrale a débuté il y a un peu plus d’un an soit en novembre 2013. L’objectif est d’appuyer les organisations paysannes dans le développement d’initiatives économiques à l’intention des paysannes et des paysans. Les projets élaborés par la CNOP-CAF portent notamment sur l’approvisionnement en poussins d’un jour et de médicaments vétérinaires pour les aviculteurs; la production et la commercialisation du manioc; l’accès à des semences de qualité. Avec ces projets, l’insécurité alimentaire dans la capitale et les provinces environnantes pourrait être réduite.
L’appui d’UPA DI se réalise dans le cadre d’un partenariat avec la Plateforme régionale ders organisations paysannes d’Afrique centrale (PROPAC) pour la mise en œuvre du Programme d’appui aux organisations paysannes (PAOPA) financé par le Fonds international de développement agricole (FIDA).