Crédit photo : Hélène Jolette

André D. Beaudoin
Secrétaire général
UPA Développement international

Pour un bon nombre, ils sont retraités. On les retrouve dans quatre régions du Québec : lac Saint-Jean, Estrie, Montréal et Gatineau. Ils sont membres du Fonds Solidarité Sud, une initiative portée par un conseil d’administration complètement bénévole.

Le Fonds a pour mission de financer des initiatives locales dans des pays en développement. Des initiatives soutenues par des organisations de coopération québécoises telles que la Société de coopération pour le développement international (SOCODEVI) et UPA Développement international (UPA DI). En fait, ce fonds est souvent la bougie d’allumage pour une activité identifiée comme étant prometteuse, mais orpheline de financement puisqu’en dehors du cadre formel d’un projet donné. Lui-même un peu en dehors du cadre, le fonds est à l’affût de ces petites interventions permettant de faire croître les économies locales.

Si l’idée est originale, il faut dire que les promoteurs du fonds le sont tout autant. Certes, ils ont une mission bien établie ainsi que des objectifs et des résultats à atteindre. Pourtant on peut dire, en tout respect, qu’ils sont marginaux. En ce sens qu’ils s’investissent encore et investissent, surtout, pour un avenir qui dépasse largement le leur. Les horizons de leur geste et les perspectives qui en découlent sont basés sur du long terme.

Deux partenaires d’UPA DI ont bénéficié de leur appui : l’Union des groupements paysans de Méckhé (UGPM) au Sénégal et la Fédération des organisations de paysans et agriculteurs pour le développement économique et social (FOPADES) en Haïti. Dans les deux cas, les dirigeants savaient qu’ils investissaient, non pas à fonds perdu, mais dans un espace-temps qui s’inscrit dans la durée.

Pourquoi donc décident-ils de participer de manière, aussi concrète qu’intemporelle? Ils estiment que l’on peut continuer de contribuer après la mort. Eh oui après la mort, il y a encore la vie, de ceux qui restent, et l’espoir de ceux qui partent. Espoir que les générations futures puissent mieux vivre la leur. Chose certaine, les donateurs du fonds estiment que leur propre vie n’aura pas été veine si une partie de leurs avoirs permet à d’autres d’être…toujours plus vivants.

Il n’y a pas d’âge pour être des vieux fous, amoureux de la vie. C’est ce que cette organisation fait comprendre à ses adhérents.