Lait sur les hauts plateaux de la Bolivie



Installée sur son petit lopin de terre avec ses 8 vaches laitières, Bernarda doit affronter tous les jours des conditions climatiques difficiles avec des infrastructures et des outils forts limités. C’est la réalité de centaines de petits producteurs membres de l’Asociacion de los productores de leche de la zona originaria (APLEZO). En fait, être productrice de lait à près de 4 000 m d’altitude relève de l’exploit. Voilà le constat réalisé en décembre dernier lors d’une visite au sein des associations de production laitière de Los Andes.

Avec des troupeaux, rarement de plus de 10 vaches laitières, ces petits producteurs cherchent à améliorer leurs revenus agricoles. Afin d’y arriver, ils sont conscients de la nécessité de modifier certaines pratiques, particulièrement la production de fourrages. Après avoir introduit la luzerne comme plante fourragère dans leur parcelle, ils comprennent mieux que jamais l’importance d’utiliser des plantes à haute qualité nutritive afin de répondre aux besoins alimentaires d’une vache en lactation. S’ils réussissent aujourd’hui à offrir à leurs vaches en saison humide des parcelles de fourrage de meilleure qualité, il faut encore trouver les moyens de leur fournir cette qualité fourragère aussi en saison sèche et froide. C’est un des défis majeurs que ces productrices et producteurs de lait auront à relever dans les prochaines années.

D’autres défis importants sont l’amélioration de l’hygiène de traite et plus globalement le suivi de la qualité du lait; la santé du troupeau, sa reproduction et son amélioration génétique; ainsi que la mise en place d’un suivi technicoéconomique de la production.

Bernarda est confiante qu’en participant activement à des sessions de formation, qu’avec un accompagnement technique sur son entreprise et grâce à un partage d’expériences avec ses consœurs et confrères, elle saura relever ces défis. UPA DI travaille pour la mise en œuvre de ce projet avec Amultiagros, un partenaire technique en terre bolivienne. Les deux organisations croient que la somme des efforts individuels et collectifs déployés permettra, effectivement, aux productrices et producteurs de lait de l’Altiplano, d’accéder à des conditions favorables à l’exercice de leur métier pour un avenir meilleur.