L’approche-conseil agricole jusqu’au Niger

Louis Dionne
Syndicat des Producteurs en serre du Québec (SPSQ)
Dans une région caractérisée par la sécheresse et les successions de crises alimentaires, huit personnes travaillent d’arrache-pied à l’amélioration de la sécurité alimentaire ainsi qu’à la modernisation des techniques culturales. Constituant l’équipe du projet Femmes et sécurité alimentaire (FSA), elles œuvrent dans la région de Tahoua, au nord du Niger. Le temps d’une semaine, j’ai eu l’opportunité de travailler avec eux, par l’intermédiaire de l’Alliance agricole internationale (AAI) dont UPA Développement international (UPA DI) fait partie.
Mon intervention consistait à renforcer leurs aptitudes en approche conseil. Puisque le Niger est considéré trop risqué, nous nous sommes rencontrés à Ouagadougou, au Burkina Faso. On a plongé illico dans l’établissement de relations de confiance, la sensibilisation des producteurs à leur besoin d’amélioration et l’identification de leurs sources de motivation. Dans un climat motivant, impliquant tous les individus, les techniques de formation, de stratégies d’entraînements et l’approche « coaching » ont aussi été abordées, sans oublier les rencontres de groupe efficaces.
Au cours de cette semaine, j’ai découvert huit personnalités très différentes et toutes dédiées à l’amélioration des conditions de vie d’une population fragilisée par le manque récurrent de nourriture. Les jeux de rôle, permettant l’assimilation des techniques apprises, m’ont permis d’apprécier la diversité des coutumes et le courage de ses habitants. Bien que je n’aie pas mis les pieds au Niger, j’ai l’impression d’en ramener quelques fragments…
Je sors de cette expérience très impressionné par la qualité de leur implication. Après trois ans du projet FSA, les résultats sont surprenants, tant sur le plan de la mise en place de banques céréalières dans plusieurs villages que par la nette amélioration des rendements obtenus. Fort de leur connaissance et de leur remarquable détermination, ces huit personnes pourront maintenant maximiser le changement chez une population plus nombreuse, en personnalisant et en aiguisant leur approche.
Cette chronique est réalisée grâce à la contribution financière de l’Agence canadienne de développement international (ACDI).