L'hiver en été
Crédit photo : Jacob Hamel-Jolette. Enclos pour les veaux de la Coopérative d'Astoria, département de La Paz, El Salvador.

Jacob Hamel-Jolette
Agent de projets
UPA Développement international

En juillet dernier, j’ai délaissé l’agréable été québécois pour « l’hiver » salvadorien, lequel avait une température moyenne de… 36° Celsius! Les producteurs agricoles du Salvador, petit pays d’Amérique centrale, pratiquent une agriculture qui façonne ce paysage tropical parsemé de volcans, de champs de canne à sucre et de maïs.

C’est pour y assurer le suivi du projet de commercialisation collective du lait que j’y faisais une première intervention. Les producteurs de lait du Québec ont rendu possible ce projet grâce à un appui financier. Il permet à six coopératives laitières, affiliées à la Central Cooperativa Agropecuaria (CCA), d’améliorer la rentabilité de leur production et d’obtenir un appui pour les négociations collectives de vente du lait. Au cours des dernières années, des gains marqués ont été enregistrés à ce niveau permettant d’améliorer le prix obtenu et les conditions de paiement.

La CCA souhaite intégrer un plus grand nombre de producteurs sous son giron et nous avons rencontré les nouveaux venus, ceux que l’on nomme « les petits producteurs ». Contrairement aux troupeaux des coopératives qui contiennent entre 60 et 100 vaches en lactation, les petits producteurs en possèdent trois en moyenne. L’intégration du lait produit par les petits producteurs à celui des coopératives permettra d’améliorer leurs conditions économiques et d’accroître le pouvoir de négociation de la CCA en augmentant le volume de lait commercialisé.
C’était donc pour apprécier le chemin parcouru depuis octobre 2014 que nous les avons rencontrés. Alors qu’ils étaient seulement 16 au départ, ils sont maintenant 36 à regrouper leur lait pour le commercialiser avec la CCA. Durant cette même période, le nombre de bouteilles de 750 ml commercialisées quotidiennement est passé de 180 à un peu moins de 1 000.

Le prix de vente a certainement été un facteur déterminant pour les convaincre de se joindre à la CCA, celui-ci étant plus stable et plus élevé que lorsque chacun vendait individuellement. Aujourd’hui, plusieurs défis restent à surmonter afin d’intégrer plus formellement la CCA : améliorer la structure organisationnelle en mettant en place un conseil de direction, redéfinir les règles de fonctionnement du groupe et de contrôle de la qualité du lait et développer le sentiment d’appartenance. Comme quoi la mise en marché collective fait des petits même loin de l’hiver québécois.