« Quand Tine » va à l’école

Paul Langelier
Directeur de la programmation
UPA Développement international
Tine est une petite fille de sept ans qui vit en Haïti. Elle habite à la campagne dans le village Jamais-Vu. Elle parcourt quotidiennement cinq kilomètres, au total, pour se rendre et revenir de l’école. Sa mère lui a dit : « Tine, j’ai une bonne nouvelle pour toi! Tu vas pouvoir profiter d’une cantine scolaire à ton école. » Tine : « Quand maman? » « En octobre, tu auras un dîner chaud complet à tous les jours. » Quand Tine ira à son école, grâce à la cantine, elle pourra être mieux alimentée et ainsi mieux apprendre.
Tine ne sait pas… Que tous les produits agricoles utilisés par les femmes opérant la cantine proviendront de son village, sa région. Que plusieurs organisations québécoises[1] ont uni leurs efforts afin d’appuyer le groupe de femmes responsables de la cantine ainsi que les paysannes et les paysans, et leur organisation, pour le développement de la production agricole. S’ajoute un autre appui subventionnant une partie du coût de chaque repas.
Les cantines scolaires en Haïti sont essentiellement une forme d’aide alimentaire compte tenu des conditions de pauvreté qui y sévissent. UPA Développement international (UPA DI) et son partenaire haïtien, la Fondation pour le développement économique et social (FODES-5), ne s’impliquent pas dans l’aide alimentaire. Elles s’impliquent dans la conjugaison de l’aide alimentaire et du développement agricole en Haïti. Aide apportant un soutien aux enfants et permettant, par un approvisionnement local, de développer l’agriculture. Se faisant, les revenus des familles paysannes comme celle de Tine peuvent augmenter.
Ce projet, débuté en janvier dernier, initiera deux cantines scolaires dans des régions différentes dans une forme jamais vue. UPA DI, depuis un certain temps, a débuté des discussions avec les représentants en Haïti du Programme alimentaire mondial (PAM), l’organisation des Nations Unies chargée de l’aide alimentaire. Cette organisation finance plusieurs cantines scolaires. Notre préoccupation est que le PAM puisse développer la même approche afin de conjuguer aide alimentaire et développement de l’agriculture. Nous sommes arrivés à point nommé puisque le PAM désire faire un projet pilote exactement dans cette perspective. À ce moment-ci, nous regardons les possibilités de collaboration et de synergie.
Pour Tine et sa famille c’est du jamais vu au village…
[1] Les organisations impliquées sont le ministère des Relations internationales (MRI) du Québec, le Fonds Louise Grenier, le Groupe d’économie solidaire du Québec (GESQ), Cuisines et vie collectives Saint-Roch à Montréal, partenaire de L’ŒUVRE LÉGER, ainsi que deux groupes bénévoles de solidarité, l’Association québécoise pour l’avancement des Nations-Unies (AQANU) et Agro-Paix.